Le vendredi 19 septembre, Les Elles à l’Unisson ont eu le plaisir d’accueillir Lauriane Gros et sa sœur Caroline pour un nouveau Petit-déjeuner Rôle Modèle.
Lauriane est collaboratrice du Groupe Caisse des Dépôts et présidente de la première commission de prévention des violences dans le handball.
Avec sa soeur, également à l’initiative de cette commission, elles nous ont partagé leur engagement, les origines de cette initiative unique dans le monde du sport, et les actions concrètes menées pour lutter contre toute forme de violence.
Une interview menée par Cécile Longret (Caisse des Dépôts), Vice-Trésorière des Elles à l’Unisson.
👉 Leur engagement est né d’une expérience personnelle dans le monde du handball : lorsqu’une joueuse a dénoncé des faits de harcèlement commis par son entraîneur, elles ont décidé d’agir. De fil en aiguille, elles creusent et se rendent compte qu’il existe des violences dans le monde du handball. En région Sud, elles décident de créer une commission, la seule Ligue à le faire en France. « Le vrai volet de notre commission c’est la prévention, on est un relais vers les associations ou les autorités compétentes. »
Le rôle de la commission
- Prévenir les violences dans le sport à travers des actions de sensibilisation et de formation.
- Accompagner les victimes : écoute, soutien, orientation (vers thérapeutes, avocats, etc.), transmission aux commissions disciplinaires.
- Former les entraîneurs directement dans les clubs ou établissements scolaires.
- Développer des projets concrets : questionnaire en partenariat avec une doctorante en psychologie, concours de dessin pour enfants, clip pédagogique illustrant différents types de violences.
Ce qui favorise les violences 🚨
Les intervenantes ont rappelé que les violences dans le sport – mais aussi à l’école ou en entreprise – sont liées à :
- la culture de la performance et de la compétition,
- la proximité et la promiscuité, qui favorisent notamment les violences sexuelles,
- l’effet de groupe, source de harcèlement,
- le rapport de pouvoir (entraîneur/joueur, patron/salarié),
- et plus globalement, une culture de la violence et du viol encore trop banalisée.
Elles ont insisté sur la difficulté pour les victimes à reconnaître et à nommer ce qu’elles subissent, souvent minimisé par l’entourage (« c’est juste un entraîneur un peu rude… »).
Repérer et soutenir les victimes 🤝
Les signes d’alerte peuvent être nombreux : changement brutal de comportement, isolement, agressivité, perte ou prise de poids, chute des résultats scolaires…
Elles nous ont présenté la méthode AERER :
- Approcher
- Écouter
- Réconforter
- Encourager
- Renseigner
Et rappelé quelques réflexes essentiels :
- croire la parole des victimes,
- rester neutre émotionnellement,
- ne pas étouffer l’affaire « en interne »,
- se rappeler que dans 80 % des cas, l’agresseur est une personne de l’entourage proche.
Leurs fiertés ✨
- Avoir permis à certaines victimes d’aller au bout de leurs démarches,
- Diffuser l’idée que la honte doit changer de camp,
- Contribuer à briser les silences, même si le chemin reste long.